POURQUOI UN BLOG SUR LA CUISINE DES PLANTES SAUVAGES

L’idée de ce blog est venue, je crois, de l’envie de retrouver un sentiment d’enfance, là où les plantes étaient source de joie, où nous cueillions pour notre maman boutons d’or, pâquerettes, marguerites, anémones et coquelicots…

Mon enfance et mon adolescence sont indéfectiblement liées à la nature, celle d’avant les immeubles qui ont remplacé les champs où nous jouions, les bordures fleuries des routes que j’empruntais à pied pour l’école. Mes souvenirs sont pleins de ballades avec nos chiens, dans la forêt alentour ou dans les Vosges, et je ne suis jamais aussi heureuse que lorsqu’au détour d’un chemin, je hume l’odeur si particulière du sapin coupé.

La cuisine des plantes sauvages a débuté plus tard, lorsque nous avions une maison de campagne dans les Vosges. Quel plaisir de cueillir les fleurs de sureau et de tester des beignets, de traquer l’aspérule dans les sous-bois pour le vin de mai, de se barbouiller de mûres ou de myrtilles pour les manger à même le buisson !

Et puis, je suis devenue une grande personne.  Je travaille dans un bureau, je n’ai plus eu de chien à promener  mes journées d’absence étant trop longues (mes chats, libres, n’ont pas besoin de moi heureusement) et  j’ai traqué les mauvaises herbes dans mon jardin pour avoir un beau gazon.

Mais il me manquait quelque chose. Quelque chose de vital. Quelque chose que mon petit potager ne suffisait pas à combler. Le sentiment d’appartenir à ce monde, d’y être utile.

Alors, j’ai eu envie de regarder à nouveau avec mes yeux d’enfant cette nature qui nous offre ses trésors avec une incroyable générosité, cette nature que nous avons combattu dans les villes pendant tant d’années et qui, heureusement, reprends le dessus maintenant que les pesticides sont interdits. J’ai eu envie à nouveau de repartir à la chasse au trésor, qui, parfois est dans le jardin juste à côté. J’ai eu envie, en cette période de crise qui n’en finit pas, d’expérimenter une cuisine simple et peu chère, sortant des sentiers battus.

Françoise

APÉRITIF À L’ASPÉRULE (Vin de mai ou Bowle à l’aspérule)

Le Vin de mai est un apéritif d’une saveur inimitable, qui a rythmé mes mois de mai autrefois. Il se boit tel quel ou parfume le champagne et le vin blanc.

Il est réalisé à partir d’une petite plante au moment de sa floraison : l’aspérule odorante (et non pas foudroyante comme a dit un de mes enfants un jour). Elle pousse en lisière de forêt, à partir de 300m d’altitude, mais on peut aussi tenter de la replanter dans un jardin si toutes les conditions sont réunies (terre légère et humide).

L’aspérule est très facile à reconnaître, avec ses feuilles en couronne.

Ramassez là de préférence lorsque les fleurs sont jeunes, et ne l’arrachez pas, elle risque de ne pas repousser. Coupez le haut de la tige avec les fleurs à l’aide de ciseaux ou d’un petit sécateur si vous en avez un.

Vin de mai :

1 poignée  d’aspérules odorantes (fleurs, feuilles, tiges)
1 litre de vin blanc
100 g de sucre.

Mélanger le vin, les aspérules et le sucre. Laisser infuser 30 jours. Filtrer.

 

Si comme moi, vous ne pouvez pas attendre 30 jours pour profiter de votre cueillette, vous pouvez faire du Bowle à l’aspérule :

Il vous faut :
1 litre de vin blanc
1 grosse poignée d’aspérules (jeunes)
100 g de sucre
1/8 de litre d’eau.

Faites bouillir l’aspérule quelques minutes dans l’eau. Verser le vin et laisser frémir encre quelques minutes.
Filtrer et ajouter le sucre. Remuer jusqu’à dissolution
Laisser refroidir.

 

GELÉE DE PISSENLIT (cramaillotte ou Bissangel-Honig)

Vous souvenez vous quand vous souffliez les aigrettes de pissenlit au visage de vos copains ? C’était drôle non ?

Aujourd’hui, plutôt que les bouffer par la racine, j’ai décidé d’en cueillir les fleurs pour faire de la gelée.

Les champs sont encore pleins de ces fleurs jaunes (les feuilles ne sont plus assez tendres pour les salades, on en reparlera l’an prochain). Pour les cueillir, il n’y a qu’à se baisser. Evitez cependant le bord des routes, et des voies ferrées, et, de façon générale, les sols pollués si vous connaissez l’endroit.

Pour un (petit) pot il vous faut  (à multiplier par le nombre de pots que vous souhaitez réaliser, n’en faites pas trop, la gelée ne se conserve pas très longtemps):

  • 20 Grammes de fleurs de pissenlit (environ 2 grosses poignées)
  • 25 cl d’eau
  • 1 demi citron
  • 5 grammes d’agar-agar
  • 5 cl de sirop d’agave
  1. Commencez par enlever le vert des fleurs pour ne garder que le jaune. La partie verte donne en effet un goût plus amer. C’est un peu fastidieux. Le moyen le plus simple que j’ai trouvé est de saisir la partie verte, de retourner vers le bas les pétales verts de l’extérieur, et de tirer le centre d’un coup, un peu comme pour les artichauts.
  2. Dans une casserole, versez l’eau, ajouter-y les fleurs de pissenlit, le jus de citron, des zestes de citron râpés.
  3. Mélanger puis faites chauffer à feu doux tout en remuant de temps en temps pendant 10 minutes.
  4. Filtrer le mélange dans un chinois, essorer bien le reliquat de fleurs pour qu’il ne reste qu’une pâte sèche de fleurs dans le chinois.
  5. Verser le liquide filtré auquel vous aurez mélangé le sirop d’agave. Laissez à nouveau bouillir 10 mn en remuant de temps en temps.

Versez dans un petit pot. Cette recette a le mérite de se faire rapidement, la samedi pour le dimanche matin par exemple !

Dégustez comme du miel sur des tartines, le matin. Mais aussi avec un fromage plus typé. A tester avec d’autres préparations salées.

Bon appétit !