PETITS CROISSANTS AU FROMAGE ET A L’ACHILLE MILLEFEUILLE

La fin d’été est là, riche de fleurs encore belles, de fruits qui s’annoncent à cueillir, de couleurs déjà automnales et de températures matinales fraîches, qui annoncent des lendemains plus froids. Ce matin, j’ai rallumé mon poêle, et je vais pouvoir à nouveau allumer mon four et mijoter des petits plats.

Aujourd’hui ce sera un apéritif tout simple, à base d’achillée millefeuilles. Cette fleur pousse en quantité autour de jardins ouvriers qui sont installés au pied de l’immeuble de mon compagnon. Je les ai vues l’autre jour, et n’étant pas sûre d’en trouver ailleurs, j’ai demandé à mon compagnon de m’en cueillir un bouquet, en lui envoyant une photo. Il n’est pas féru de plantes, aussi, pour cueillir la bonne fleur, a-t-il utilisé l’excellente application http://www.plantnet-project.org/page:MOBILE, qui permet de prendre des photos de plantes avec votre téléphone et de les comparer à la base de données en cas d’incertitude.

Pour vous aider encore plus, je vous ai mis une petite vidéo qui vous permettra de mieux identifier l’achillée mille feuilles parmi les quelques autres fleurs à ombelles blanches de même taille comme la carotte par exemple qui poussent en même temps. L’achillée millefeuilles, ou herbe aux charpentiers, ou herbe à la coupure, a bien des propriétés dont la plus connue et la plus utilisée est celle d’accélérer la cicatrisation des coupures ou blessures légères, d’où son nom. Pendant la première guerre mondiale et sans doute avant, elle faisait partie du paquetage de premier secours des militaires pour soigner les blessures légères. Comme toutes les plantes que je présente, elle s’achète en phytothérapie.

En cuisine, elle est peu usitée, car amère. Ses feuilles seront plutôt utilisée en petites quantités, mélangées à des salades pour leur donner du goût.  On peut l’apparenter aux fines herbes: persil, ciboulette…

Aujourd’hui voici une recette de petits croissants au fromage et achillée, que j’ai trouvé sur le site http://cuisinesauvage.blogspot.fr

Ingrédients:

  • 100 gr de sérac (ou de le brousse, ou du fromage de chèvre frais, ou de ricotta en fonction de ce que vous trouverez)
  • une grosse poignée de feuilles d’achillée millefeuille
  • sel, poivre, paprika
  • 1/2 oeuf battu
  • 250 g de pâte feuilletée

Préparation:

  • Lavez les feuilles d’achillée à l’eau vinaigrée. Faites les blanchir pour enlever un peu d’amertume et zigouiller les dernières bactéries si vous n’êtes pas sûr de la provenance de vos fleurs
  • Mélangez le fromage, l’achillée hachée, le sel, le poivre, le paprika et le demi-oeuf battu
  • Abaissez la pâte comme pour faire un fond de tarte
  • Coupez là en une quinzaine de parts
  • Disposez une petite boulette de mélange sur chaque part
  • Badigeonnez les bords avec le reste de l’œuf
  • Enroulez la pâte pour faire des croissants
  • Badigeonnez avec l’œuf restant
  • Enfournez 15 à 20 mn à 180°

 

Dégustez!

PESTO AU PLANTAIN LANCEOLE

Cuisiner sauvage demande parfois du temps dont nous ne disposons pas: chercher où se cachent les plantes dont nous avons besoin, les cueillir en quantité suffisante, puis cuisiner.  Il ne suffit pas juste d’acheter.

Je cherche dans ce blog à vous proposer une cuisine simple et facile. Cette semaine, je vais dont vous reparler du plantain qui pousse à profusion et sous notre nez en ce moment.

L’intérêt de cette plante, outre son aspect gustatif dont je vous ai déjà fait l’apologie dans ma recette de risotto de la mort qui tue au plantain (un délice, vraiment)  http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/06/30/risotto-au-plantain , est son abondance dans les champs et les villes. En ce moment, sur tous les espaces verts, ses hampes m’enjoignent à venir les cueillir. Le plantain, comme toute plante sauvage dont on mange les feuilles, est meilleur tendre. Mais justement l’intérêt de le cueillir dans les espace verts est que ceux-ci sont tondus régulièrement, et que le plantain repousse tout au long de l’été frais comme au premier jour! Donc, cette recette ne nécessite pas du tout  d’habiter à  la campagne, la ville conviendra aussi! Chez moi j’ai découvert que le complexe sportif que le village a expatrié dans les champs, est une mine : pas de pesticides,( interdit), et des moyens humains liés à l’entretien des espaces verts réduits: des plantes sauvages qui m’intéressent poussent à foison, et sont renouvelées après chaque tonte, il suffit juste que je passe au bon moment!

Le plantain lancéolé, vous savez, c’est celui dont je vous ai déjà parlé, celui avec les tiges terminées par des hampes florales dont on fait des projectiles!

En phytothérapie, le plantain est utilisé pour ses vertus anti-inflammatoires (notamment pour les toux et les bronchites, en tisane), cicatrisantes, apaisantes (frotter une feuille de plantain sur une piqûre de moustique, il fera des miracles).  Comme pour toutes les herbes sauvages, on se demande parfois pourquoi on l’arrache de si bon coeur dans son jardin et qu’on court à la pharmacie chercher un remède naturel à base de … plantain.

Mais le sujet de ce blog est culinaire. Voici donc une recette simple qui nécessitera une cueillette assez rapide (le plantain , une fois installé, se reproduit et envahit tout l’espace), et une préparation qui l’est tout autant: un pesto de plantain.

Nous, à la maison, on est fan de pesto; enfin surtout mes ados qui savent faire des spaghettis ou des spaghettis lorsqu’ils sont seuls à la maison, et qui les recouvrent de pesto. 

On utilise habituellement du pesto classique, à base de basilic. J’en plante chaque année plusieurs pieds pour cet usage, mais il est monté en graine depuis 15 jours et ses feuilles sont jaunies; c’est donc le moment de le remplacer par autre chose.

Vous utiliserez cette recette pour les pâtes, mais aussi les fonds de tarte et les tartines en apéritif, sur du pain ou des tomates cerises, je laisse votre imagination faire le reste…Vous pourrez conserver ce pesto en le mettant dans des petits pots que vous stériliserez 20 mn, puis que vous conserverez dans un endroit frais et sombre.

Ingrédients: 

  • 2 bonnes poignées de feuilles de plantain lancéolé
  • 1 poignée de graines de tournesol (ou de graines de courges, ou plus classiquement des pignons env 40 g)
  • 1 càs de vinaigre balsamique
  • 1 pincée de sel
  • 3 càs d’huile d’olive
  • 1 gousse d’ail (ou deux selon votre goût)
  • 100g de parmesan
  • 20 g de pecorino

Préparation:

  • Faites blanchir les feuilles de plantain coupée en lamelles (cela les nettoiera si vous n’êtes pas sûr de leur provenance, cela les ramollira car elles sont actuellement quand même à maturité et cela fera ressortir leur goût de champignon)
  • Mixez le plantain, l’ail et les pignons
  • Ajoutez le sel et le vinaigre balsamique
  • Ajoutez le parmesan et le pecorino, mélangez bien
  • Ajoutez l’huile
  • Vous devez obtenir une consistance épaisse, surtout si vous voulez le tartiner.

Bon appétit!

 

 

 

FOUGASSE AU SERPOLET, TOMATES SÉCHÉES ET LARDONS

Ce matin, à la fraîche, je suis allée chercher de nouvelles plantes à cuisiner.  Je me suis volontairement perdue dans un coin où je ne vais plus très souvent, mais où je sais y avoir des fleurs.

Je n’ai pas trouvé vraiment ce que je cherchais (mauve, bouillon blanc), mais je suis tombée sur du serpolet.

Pendant très longtemps, j’ai été persuadée que le serpolet n’existait pas. C’était le met préféré des lapins de mes livres d’enfant, mais je n’en n’avais jamais entendu parler à d’autres occasions, alors que nous nous promenions souvent avec mes parents et que nous connaissions le nom des fleurs.

Et puis un jour d’été, dans les Vosges, la chaleur a exhalé un parfum de thym. J’ai cherché d’où venait cette agréable odeur et j’ai ramassé une plante couvre sol, que j’ai ramenée à la maison pour faire des recherches dans mes livres. Du serpolet! Cela existait donc. Quelle découverte!

Je ne pensais pas du tout en trouver ce matin, car, si je sais encore où le trouver dans nos montagnes, je n’avais pas idée de l’endroit où il pourrait pousser par ici. En fait l’herbe aussi bien que les terrains plutôt arides et le bord des chemins semblent lui réussir. Il n’est pas bien difficile à reconnaitre, et si vous avez un doute, froissez un brin dans vos doigts et humez, ça sent bien le thym!

Forte de ma trouvaille, j’ai cherché des recettes. J’avais dans l’idée de faire  une viande grillée, qui se serait bien accommodée des 35 degrés prévus aujourd’hui. Et puis j’ai trouvé une recette de fougasse. L’idée d’allumer mon four ne me disait trop rien, mais la fougasse  cadrait bien avec la température, faisait vacances et « sud ».. et puis se grignote à tout heure. Va pour la fougasse donc.

Ingrédients:

  • 1 poignée de feuilles de serpolet frais ou séché (frais les feuilles sont tendres)
  • 400 g de farine
  • 25 cl d’eau tiède
  • 1 sachet de levure de boulanger
  • 200 g de lardons
  • quelques tomates séchées
  • 5 cl d’huile d’olive (je l’ai remplacée par l’huile dans laquelle marinait les tomates, pour plus de goût)
  • Sel, poivre

Préparation:

  • Coupez les fleurs et les racines de serpolet s’il y en a.
  • Lavez les tiges avec leurs feuilles dans 3 eaux vinaigrées pour ôter les bactéries (ne faites pas comme moi, lavez les branches entières avant d’ôter les feuilles, et non après, car les feuilles sont toutes petites et collent aux doigts)
  • Otez les feuilles de la tige: il suffit de pincer la tige en haut d’une main et de glisser avec l’autre le long de la tige, les feuilles se détachent toutes seules.
  • Réservez
  • Versez dans un bol l’eau tiède.
  • Ajoutez le levure.
  • Attendez 5 mn que la levure se dissolve, remuez.
  • Pendant ce temps versez la farine, le sel, poivre et l’huile dans un saladier.
  • Ajoutez lentement l’eau et la levure
  • Mélangez avec un batteur ou un fouet (ou une machine à pâte si vous avez) puis avec vos mains jusqu’à ce que la pâte soit bien élastique et se décolle de vos mains.
  • Formez une boule et laissez reposer une heure dans le saladier recouvert d’un linge humide à température ambiante
  • Reprenez votre boule de pâte, intégrez les reste des ingrédients: serpolet, tomates coupées en petits tronçons, lardons. Travaillez.
  • Étalez votre pâte sur une plaque du four recouverte de papier cuisson.
  • Donnez lui une forme rectangulaire
  • Avec un couteau, faites des grandes entailles que vous écartez au doigt.
  • Laissez reposer  et regonfler encore 30 mn.
  • Badigeonnez votre pâte d’huile d’olive.
  • Faites cuire environ 30 mn à 180°

Dégustez chaud ou froid.

 

COCKTAIL AU LIERRE TERRESTRE

Le lierre terrestre continue à bien pousser dans mon carré de pelouse qui n’en a que le nom, depuis que j’interdis à quiconque de tondre à cet endroit là.

Après les petits sablés de la semaine dernière, j’ai cherché quelle recette je pourrais bien expérimenter, parce que son goût un peu mentholé/poivré m’avait plu. Je suis tombée sur un apéritif qui m’avait l’air fort sympathique.

Après tout, ce n’est pas parce qu’on cuisine les herbes sauvage qu’on est forcément triste et que la cuisine que l’on prépare doit être ennuyeuse. Non, manger les herbes sauvages ne se résume pas à brouter de l’herbe insipide. Je suis gourmande, et j’aime me faire plaisir quand je mange ou quand je bois. Les goûts nouveaux m’attirent aussi. La cuisine des herbes sauvages offre la variété que je recherche, tout en étant gratuit.

Dans la recette, il faut du jus de pomme, j’ai pris l’excellent jus de pomme “Moi, moche et bon”. Cette marque a été créée à Strasbourg par des étudiants férus d’antigaspillage. Les pommes “moches”, jetées habituellement par les producteurs parce qu’elles ne correspondent pas aux normes de beauté des grandes surfaces, trouvent là un excellent débouché. Je soutiens leur action depuis le début.

Ingrédients:

  • Une poignée de lierre terrestre
  • ½ bouteille de vin blanc sec
  • 25cl de jus de pommes bio
  • 2 cuillères à soupe de sucre
  • Eau gazeuse
  • Citron

Préparation:

  • Bien laver le lierre avec de l’eau vinaigrée (trois rinçages pour moi). Comme j’avais beaucoup de racines tout le long des tiges, j’ai finalement enlevé les feuilles de leur tige et c’était un vrai plaisir de sentir sur mes doigts cette odeur forte de menthe poivrée.
  • Mélanger dans une carafe le vin, le jus de pomme, le sucre et le lierre terrestre.
  • Laisser macérer une heure au frais.
  • Mixer grossièrement le lierre (attention j’ai utilisé le mixer plongeant et il faut y aller doucement sinon le liquide déborde)
  • Filtrer la boisson
  • Servez  très très frais avec un peu d’eau plate ou gazeuse selon les convives (pas beaucoup, sinon la boisson n’a plus de goût). J’ai aussi testé le crémant et le champagne, c’est délicieux!!!
  • Laissez le citron à disposition

A votre santé!!

CAKE AUX ORTIES

Vous êtes invités ou vous invitez des amis, et vous cherchez un apéritif qui change du traditionnel cake au jambon ? Etonnez vos amis avec un cake aux orties !

Les orties, auxquelles nous nous sommes tous frottés un jour, parfois bien malgré nous, et qui nous laissent de cuisants souvenirs, sont pourtant nos amies.

Elles poussent à profusion et ne demandent qu’à être cueillies.

Personnellement je les utilise aussi comme engrais et antiparasite pour mes plants de tomates (je ne fais pas de purin, mais je coupe des feuilles que je mets au fond du trou de plantation avant d’y mettre mes pieds de tomates).

L’ortie se cuisine de plusieurs façons, en voici une sympathique pour un apéritif ou un soir, accompagné d’une salade verte.

Ingrédients :

  • 100g d’orties (environ un saladier de jeunes pousses, de préférence le haut de la tige)
  • 3 œufs
  • 150g de farine
  • 1 sachet de levure chimique
  • 120 ml de lait
  • 1 petit poivron rouge (ou des poivrons à l’huile si vous n’avez pas le temps)
  • 100 de gruyère râpé (ou de comté si vous souhaitez un goût plus prononcé)
  • Sel, poivre, muscade

 

Préparation :

  • Oter les feuilles les plus tendres des orties (attention ça pique).
  • Coupez-les grossièrement avec des ciseaux
  • Couper le poivron en deux et épépinez-le.
  • Faites-le griller au four, jusqu’à ce que la peau devienne noire et cloque
  • Lorsque la peau est prête à être enlevée, mettez les poivrons 5 mn dans une boite hermétique
  • Pendant ce temps, mélanger farine, œufs et levure.
  • Incorporez le lait tiédi
  • Enlever la peau des poivrons et couper les en lamelles épaisses
  • Ajouter les orties et les poivrons au mélange œufs/farine
  • Ajouter sel, poivre et noix de muscade
  • Beurrez un moule à cake
  • Faites cuire environ 45 mn à four moyen (th 6/7 ou 180°)

 

L’ortie, lorsqu’elle est tendre, a un goût très doux qu’il faut relever (sans le masquer) avec d’autres ingrédients.