GNOCCHIS AUX FLEURS DE MAUVE

Le hasard fait bien les choses. Oui je sais, c’est assez banal comme entrée en matière, mais en l’occurrence c’est très vrai.

Je cherchais quelles fleurs ou fruits utiliser pour ma prochaine recette, n’ayant rien vu qui me saute aux yeux ou que je connaisse, puisque j’apprends encore tous les jours.

Et puis, vendredi, alors que je me rendais à la déchetterie mobile que notre mairie a décidé d’expatrier dans le nouveau complexe sportif un peu loin de chez moi, que je pestais contre les 35 degrés affichés à mon thermomètre de voiture et au fait de devoir tout faire toute seule, j’ai avisé sur la petite route champêtre un champ non clôturé plein de fleurs de mauves.

J’en ai vu des fleurs de mauves dans mes dernières pérégrinations, mais toujours au bord de la route, comme la chicorée ou le bouillon blanc, des fleurs qui me tendent les bras mais qui me narguent puisque, polluées, elles sont immangeables, et qu’accessoirement ce sont des endroits où on ne peut pas s’arrêter.

Et là, à portée de main, un champ, entre celui des vaches, et celui des moutons, plein de jolies fleurs mauve clair! youpi! Du coup, j’ai oublié la température, et ma mauvaise humeur.

Je suis donc retournée les cueillir hier, (et si j’avais eu le temps j’en aurais pris plus pour refaire du sirop).

De retour à la maison je n’ai eu qu’à enlever les parties vertes quand je n’avais pas pris que les pétales. C’était un vrai plaisir de mettre les mains dans toutes ces fleurs, la douceur des pétales est une sensation que j’adore, avec une odeur subtile et agréable.

J’ai décidé de tester des gnocchis aux fleurs de mauve que j’ai trouvé sur le site « Petite cuillère et charentaises ».

Pourquoi mettre des fleurs de mauve dans des gnocchis me direz-vous?

Parce que c’est joli, c’est original (vous serez sans doute les seuls à servir ces gnocchis à vos invités), et surtout parce que mélanger des plantes sauvages à nos recettes permet de bénéficier de tous leurs bienfaits. Les plantes sauvages, je l’ai dit, sont les seules à n’avoir jamais subi de modification génétique de la part de l’homme et sont des véritables concentrés de vitamines et de propriétés médicinales, bien plus que les légumes bio. On les trouve d’ailleurs assez facilement séchées dans les herboristeries où elles sont vendues pour cela. Alors, puisque la nature est à notre disposition, pourquoi acheter? La mauve est reconnue pour ses propriétés apaisantes: toux, gorge irritée, voies respiratoires. Elle apaise les peaux sensibles, a des vertus digestives et d’autres que vous trouverez ici : http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/mauve.htm

Bon, mes gnocchis n’étaient pas au top, parce que je n’ai pas respecté les proportions et que mes pommes de terre n’étaient peut-être pas de la bonne variété (si certains savent en faire, merci de me donner leur recette en commentaire) . Légèrement revenus à la poêle, je pense qu’ils seront meilleurs!!

Vous pouvez préparer ces gnocchis en hiver avec des fleurs de mauves séchées.

Ingrédients pour 4:

  • 650 g de pommes de terres à chaire farineuse
  • Deux grosses poignées de fleurs de mauve fraîches (ou une petite de fleurs séchées) + un peu pour la décoration
  • 1 petit oeuf (s’il est grand, n’utilisez que le jaune)
  • 150 g de farine  (plus la farine pour le plan de travail)
  • Sel
  • parmesan

Préparation:

Faites cuire les pommes de terres (avec leur peau préalablement lavée à l’eau claire) dans un grand volume d’eau salée.
Lorsqu’elle sont bien cuites, égouttez- les, épluchez-les puis écrasez-les tout de suite (elles doivent être encore bien chaudes) en purée. Déposez le tout sur un plan de travail farinée et laissez refroidir.
Formez une fontaine au milieu de la purée de pomme de terre et y verser la moitié de la farine, les fleurs de mauves, l’œuf et mélangez bien le tout.
Si les fleurs sont fraîches, plongez les quelques secondes dans l’eau bouillante puis  égouttez-les avant de les ajouter à la préparation. Salez puis mélangez à nouveau. Ajoutez le reste de la farine petit à petit en mélangeant bien (cela permettra de contrôler la quantité de farine et la texture des gnocchi). Formez une pâte homogène.
Coupez une petite partie de la boule de pâte et formez un serpentin de l’épaisseur d’un doigt. Les découper en petits bouts d’environ 1 cm de longueur.
Farinez-les et  disposez-les les uns à côté des autres.
Dans une casserole, portez un grand volume d’eau à ébullition, salez et  versez les gnocchi. Dès qu’ils remontent à la surface, ils sont cuits et peuvent être retirés de la casserole à l’aide d’un écumoire (pour ne pas les écraser).
Saupoudrez-les de parmesan. Je les ai accompagné de jambon, tout simplement, mais ils se marient avec d’autres viandes.
Bon appétit

 

GATEAU DE PAIN AU BAIES DE SUREAU

Le sureau, je l’ai dit dans mon article précédent, http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/08/13/roti-de-porc-au-serpolet-et-sauce-au-sureau , est un arbre merveilleux, qui nous gâte de ses fleurs et de ses fruits, aussi bons les uns que les autres et dont la déclinaison culinaire est infinie.

Après vous avoir proposé une délicieuse sauce salée sucrée qui se marie avec de multiples viandes, voici le secret d’un gâteau de grand-mère, que mes enfants adorent (et moi aussi mais j’essaye de ne pas trop en manger 🙂

C’est un gâteau que j’ai découvert il y a quelques années, à base de pain rassis, inspiré d’une recette de la maman de mon compagnon. Parfois nous le mangeons seul, parfois j’y mets des fruits de saison. Il se marie avec ce que vous voulez, aujourd’hui ce sera les fruits de sureau noir. J’y ai déjà mis des pommes ou des poires, mais je le vois bien avec des cerises.

Pour cueillir les fruits de sureau, prenez ceux qui sont bien noirs et brillants. Armez vous de patience pour les égrener, et d’un tablier pour éviter de vous salir: les fruits teignent tout en bleu.

Ingrédients (pour un gros gâteau)

  • 200 à 300 g de baies de sureau
  • l’équivalent d’une baguette de pain rassis
  • 1/2 litre de lait (ou plus, pour faire ramollir le pain)
  • 2  sachets de sucre vanille
  • 5  oeufs
  • 130 g de sucre en poudre
  • beurre pour le moule
  • facultatif: 50 g de raisins secs, 1 petit verre de rhum, 1càs de cannelle. Je ne mets pas ces ingrédients pour ma part, car mes enfants ne sont pas fans et ce sont tout de même eux qui en b… mangent la plus grande partie!

Préparation:

  • Faites préchauffer votre four sur 200°
  • Coupez ou cassez le pain en gros morceaux. Évitez si possible le quignon, trop dur
  • Faites bouillir le lait , ajoutez le sucre vanille et versez dans un saladier.
  • Mettez le pain à ramollir dans le lait chaud.
  • Quand il est ramolli, mélangez et écrasez le pain à la fourchette. Vous devez obtenir une bouillie à peu près homogène , prenez le temps qu’il faut pour que le pain ramollisse en fonction de sa dureté au moment où vous préparez la recette. Si vous avez l’impression qu’elle est trop liquide, essorez (moi j’aime bien comme ça, ça ressemble à du clafoutis après cuisson)
  • Ajoutez les baies de sureau
  • Beurrez un moule à manqué et versez-y la préparation
  • Enfournez environ 30 mn (vérifiez la cuisson avec la pointe d’un couteau)

Dans la mesure où le pain rassis est rarement entier, il est parfois difficile de savoir ce que « une baguette » signifie. Je fais en général cette recette un peu au pifomètre, n’hésitez pas à goûter et adapter les dosages en fonction de vos goûts et de la quantité de pain dont vous disposez.

 

 

 

ROTI DE PORC AU SERPOLET ET SAUCE AU SUREAU

Le sureau est un arbuste merveilleux pour les amateurs de plantes sauvages. Il pousse n’importe où, est facilement reconnaissable même par les novices, et l’on peut consommer ses fleurs aussi bien que ses fruits qui poussent en abondance sur ses grandes branches qui ploient paresseusement.

Le nombre de recettes aux fleurs et fruits de sureau est assez impressionnant. Il se cuisine aussi bien salé que sucré, en gâteaux, en liqueur, en sorbet, en mousse, en tarte, en confiture, en beignets et j’en passe… J’en ai pour quelques années avant d’avoir fait le tour des possibilités.

Les baies de sureau, comme les myrtilles et les mûres, en ce moment, sont très salissantes. Elles laissent des traces rouges sur les mains et les plans de travail. 

Prenez vos précautions pour les utiliser.

Les baies de sureau comestibles sont les baies de sureau noir. Il faut les cueillir lorsqu’elles sont mûres, c’est à dire bien noires et brillantes. Attention de ne pas les consommer crues, elles sont toxiques.

En général sur votre grappe, vous aurez des baies encore rouges (non mûres) et d’autres déjà flétries. Armez vous de patience pour égrener les baies noires en les « peignant » délicatement à la main. Elles se détachent toutes seules lorsqu’elles sont mûres. S’il reste des petits tiges pour cette recette ce n’est pas grave vous les passerez au tamis!

La sauce conviendra également très bien avec du magret de canard ou du gibier.

Ingrédients pour le rôti: 

  • un rôti de porc d’environ 1 kg
  • huile d’olive
  • sel, poivre
  • une poignée de serpolet

pour la sauce:

  • 100 ml d’eau
  • 150 g de baies de sureau
  • 45 ml de vinaigre de vin rouge
  • 50 g de sucre roux

Préparation:

  • Faites préchauffer votre four sur 200°
  • Mettez votre rôti dans un plat
  • Huilez-le
  • Ajoutez le serpolet, sel et poivre.
  • Mettez un fond d’eau dans le plat pour plus de moelleux
  • Enfournez le rôti et laissez cuire 30 mn par livre, soit une heure en tout.
  • A mi-cuisson, retournez le rôti
  • Pensez à l’arroser régulièrement pour qu’il ne soit pas trop sec

Pendant ce temps préparez la sauce:

  • Faites chauffer le sucre et l’eau dans un petite casserole
  • Baissez le feu quand le sucre commence à blondir, ajoutez les baies de sureau et le vinaigre
  • Faites réduire la sauce jusqu’à ce qu’elle devienne épaisse.
  • Passez la sauce au tamis
  • Servez dans une saucière à part.

Bon appétit!

 

 

 

SOUPE FROIDE DE MELON SALEE SUCREE A LA FLEUR DE CHICOREE

Voici une recette de soupe d’été, qui se sert en entrée, une recette ultra simple pour étonner vos convives!

Il vient tou-jours au bon mo-ment, l’ami du petit déjeuner, l’ami Ricoré…lalala.

Cette publicité  tourne en boucle dans ma tête depuis que j’ai pensé à faire la recette de la soupe à  la chicorée sauvage. Ça m’énerve! 🙂

Toujours est-il que la chicorée, tout le monde connaît. Personnellement, je n’aime pas du tout comme petit déjeuner, et j’ai un mauvais souvenir de colonie de vacances où on nous  en servait  le matin. J’avais trouvé cela amer.

Vous êtes vous déjà demandé d’où provenait la poudre brune dont vous faites votre petit déjeuner? La  racine de la chicorée cultivée, torréfiée pour en faire  nos petits déjeuners, n’a pas une provenance lointaine comme le café… Elle provient tout bonnement à l’origine de la chicorée sauvage qui pousse un peu partout chez nous.

 

 

La chicorée est très reconnaissable dès qu’elle est en fleurs. Jeune, elle se présente sous forme de rosaces et de feuilles découpées ressemblant au pissenlit. Puis ses grandes tiges dures poussent en buisson léger sur lequel fleurissent des fleurs bleues découpées, de façon un peu éparpillée. Elle est présente sur les bords des routes, les talus, les friches.

Ses fleurs bleues me narguent depuis un bon mois le long de toutes les routes que j’emprunte sans que je sache quoi en faire, et c’est avec joie que j’ai trouvé la recette que je vous propose dans le livre « Manger la ville ».  Nous sommes encore en été, et la fraîcheur du melon est toujours appréciée.

Le problème de la chicorée,  si problème il y a , c’est que, comme presque toutes les plantes sauvages comestibles, une fois qu’elle est en fleur et reconnaissable, les feuilles deviennent trop amères pour être consommées.

Il faut donc utiliser soit ses fleurs qui sont plutôt décoratives, soit la racine forte et amère, et là je peux marier les deux.

Pour la recette il ne vous faudra pas grand chose, un seul pied de chicorée vous suffira. Pour le cueillir et pour extraire sa racine, munissez vous d’un couteau ou d’une gouge à désherber, car la racine est longue et bien implantée au sol.

Ingrédients:

  • 25 cl de bouillon de légumes
  • 5 cl de porto
  • une pincée de poivre
  • 2 cm de racine de chicorée
  • 1 melon bien mûr
  • 12 à 16 fleurs de chicorée

Préparation:

  • Nettoyez bien la racine de chicorée, grattez là.
  • Râpez en l’équivalent de 2 cm, réservez
  • Chauffez le bouillon de légumes et ajoutez le porto.
  • Laissez refroidir, assaisonnez avec le poivre et la chicorée (attention la racine est très piquante)
  • Découpez  le melon en deux, épépinez -le.
  • Creusez la chair avec une cuillère à pommes parisiennes pour formez quelques billes de melon qui serviront pour le dressage, coupez le reste en gros cubes
  • Mixez le melon avec le mélange bouillon-porto
  • Dressez, ajoutez les billes de melon et quelques fleurs de chicorée.

Bon appétit!

 

PANNA COTTA A LA CONFITURE DE MURES

Après les myrtilles voici les mures sauvages. Encore un classique mais qui fait néanmoins bien partie du patrimoine sauvage, même si, comme pour les myrtilles, on peut en acheter des cultivées.

Les miennes viennent du « jardin de Mimi »… Mimi fait partie de ma famille, et elle possède à côté de sa maison d’enfance, un grand terrain où poussent toutes sortes de trésors… Je vous en reparlerai sûrement.

Est-il besoin de présenter les mûres? Ces fruits délicieux mais qui défendent farouchement leur cueillette, par des piquants désagréables.. Mais quand on est gourmand, on ne s’arrête pas à ce genre de chose non?

C’est presque la fin pour la cueillette des mûres en plaine, avec le temps chaud que nous avons eu cette année, mais il y avait de quoi faire quelques bocaux de gelée. En montagne elles ne sont peut- être pas mûres ou du moins au début de leur maturité, vous avez encore le temps. Dans notre maison de campagne, autrefois, à 700 m dans les Vosges, tout était décalé de trois semaines environ.

Aujourd’hui, je vous propose une panna cotta à la confiture de mûres.

Pour la Panna Cotta:

Ingrédients (pour trois grosses verrines et trois gros gourmands, ou 6 petites)

  • 50 cl de crème fraîche liquide
  • 15 cl de lait
  • 100 g de sucre en poudre
  • 1/2 bâtonnet de vanille
  • 10 g de gélatine (4 à 5 feuilles)

Préparation:

  • Faites tremper la gélatine 15 mn dans l’eau froide.
  • Pendant ce temps, faites chauffer la crème. au premier bouillon, retirer du feu et ajouter la gousse de vanille, laissez infuser.
  • Faites chauffer le lait. Dès qu’il est chaud, intégrez les feuilles de gélatine essorées. Mélangez bien.
  • Ajoutez le sucre, mélangez.
  • Ajoutez la crème vanillée, mélangez.
  • Versez le tout dans vos verrines (passées sous l’eau très froide si vous voulez démouler pour que la panna cotta se démoule mieux)
  • Laissez refroidir 4h au réfrigérateur.

Pour la confiture de mûres:

Ingrédients

  • 1 kg de mûre
  • 750 g de sucre
  • 40 cl d’eau
  • 1  citron

 

  • Préparation:
  • Nettoyer les mûres sous l’eau froide courante, les égoutter puis les peser.
  • Faire bouillir l’eau avec le sucre durant 10 minutes puis ajouter les mûres.
  • Laisser cuire environ 40 à 45 minutes en remuant très fréquemment jusqu’à obtention d’une confiture épaisse
  • Incorporer le jus de citron et verser dans des pots ébouillantés.
  • Fermer les pots immédiatement

 

CONFITURE DE MYRTILLES SAUVAGES

Dimanche dernier, je suis partie dans les Vosges faire ma tournée de ramassage de feuilles, fleurs et fruits sauvages à cuisiner. J’avais bien une idée qui a guidée mon choix de destination: l’or bleu des Vosges, c’est à dire la myrtille sauvage ou brimbelle.

Hélas, ce n’est pas une bonne année à myrtilles, je l’ai dit dans la recette de coulis de myrtilles http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/07/23/cheesecake-au-coulis-de-myrtilles-sauvages/

J’ai donc complété avec des myrtilles cultivées et j’avais de quoi faire mon coulis et de la confiture.

Si vous cuisinez les myrtilles, faites attention à ce que vous portez. La myrtille fait des tâches qui sont très difficiles à enlever! Sortez votre plus beau tablier de cuisine, et soyez très vigilant dans vos mouvements. (Non ça ne m’est pas arrivé, du moins pas depuis que je suis petite 🙂

Ingrédients:

Pour environ 2 pots (un peu plus, ça dépend de leur taille)

  • 500 g de myrtilles sauvages
  • 400 g de sucre pour confitures (voir selon les marques que vous utilisez si c’est bien le poids indiqué)

Préparation:

  • Mélangez les myrtilles et le sucre dans le récipient à confiture
  • Laissez macérer pendant quelques heures.
  • Portez à ébullition et laissez cuire à feu vif environ 5 à 7 mn en remuant sans arrêt
  • Vérifiez que la confiture est prise en laissant tomber une goutte sur un assiette, la confiture doit figer rapidement
  • Ecrasez grossièrement avec votre louche les fruits dans la bassine
  • Ecumez
  • Mettez en pot
  • Retournez les pots quelques minutes puis les remettre à l’endroit et laissez refroidir

Dégustez!! 🙂