QUE FAIRE AVEC: LE PISSENLIT

Ça y est! Les plantes ont enfin décidé de pousser chez moi. Il neige un peu ce matin mais la pluie de ces derniers jours a activé la repousse printanière de toutes les plantes sauvages, y compris celles qui envahissent mon potager, mais bref passons…

J’ai enfin pu sortir dans mon jardin (oui, ma pelouse n’a plus de pelouse que le nom et j’y trouve largement de quoi faire mes salades de dernière minute), et cueillir le pissenlit nécessaire pour une salade .

Je rappelle que le pissenlit, ou dents de lion, est en fait le nom commun pour plusieurs espèces qui se ressemblent, et qui sont toutes comestibles. Certaines sont plus découpées que d’autres, les feuilles plus rondes ou au contraire plus pointues ce qui rend l’identification un peu ardue parfois, avant la floraison, au moment où les feuilles sont tendres et prêtes être dégustées.

En balade, si vous n’êtes pas sûrs, la feuille de pissenlit a toujours les dents vers le bas, et si vous coupez la feuille un latex blanc s’en échappe. Le meilleur moyen est de goûter car le goût est vraiment inimitable.

 

 

 

 

 

Le pissenlit, compagnon de route de notre enfance, est diurétique et dépuratif, n’hésitez donc pas à en consommer pour une cure détox.  Toutes les parties se mangent, quelle super plante!

On mange les feuilles crues en salade, les boutons floraux en câpres, les fleurs en vin et en confiture ou cramaillote, et les racines grillées (pour les racines c’est en hiver que ça se consomme, quand la sève redescend vers le bas). Comme les pousses sont plus ou moins avancées selon que vous êtes au sud ou au nord, je vous remets toutes les recettes, testées et approuvées ( tout est bon!)

http://www.jecuisinesauvage.fr/2018/04/12/vin-de-pissenlit/

http://www.jecuisinesauvage.fr/2018/04/08/capres-de-pissenlit/

http://www.jecuisinesauvage.fr/2018/01/14/salade-de-pissenlit-aux-lardons-et-oeufs-mollets/

http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/05/26/gelee-de-pissenlit-cramaillotte-ou-bissangel-honig/

Bon appétit!

VIN DE PISSENLIT

Je l’ai dit dans l’article précédent, le pissenlit est le mal aimé des « mauvaises herbes » et à tort puisqu’il nous offre tout, de sa racine à ses fleurs en passant par ses feuilles et ses boutons floraux. Certes, il est un peu envahissant, et je dois reconnaître que j’oscille entre avoir un beau gazon bien vert et avoir des mauvaises herbes en quantité pour les manger!

En ce moment, ses feuilles sont encore tendres, et ses fleurs sont arrivées à différents stades de maturité: encore en bouton pour faire des câpres, mais aussi bien fleuries pour confectionner de la gelée ou, comme ici, du vin. Nous aurions tort de nous priver de ses bienfaits!

C’est une première pour moi, et je n’ai pas encore goûté mais ça ne saurait tarder :-).

Il existe plusieurs recettes de vin de pissenlit, avec ou sans levure. J’en ai choisi une, mais d’autres sont certainement excellentes.

Ingrédients:

  • 3 l de fleurs de pissenlit (une grande casserole)
  • 4 l d’eau
  • 3 oranges non traitées
  • 3 citrons non traités
  • 500 g de raisins secs blonds
  • 2 kg de sucre

Préparation:

  • Lavez vos fleurs de pissenlit, notamment pour en éliminer les hôtes indésirables
  • Enlevez le vert, pour ne garder que les pétales jaunes
  • Ebouillantez les fleurs 10 mn
  • Laissez reposer 24 h la préparation
  • Filtrez
  • Ajoutez les citrons coupé en morceaux, les oranges en morceaux, le raisin et le sucre
  • Laissez macérer 25 jours en remuant tous les jours (il se forme de la pourriture, c’est normal)
  • Filtrez et mettez en bouteille non fermée dans un endroit sec, sans poussière, à l’abri de la lumière et frais. Couvrez simplement vos bouteilles avec un journal par exemple.
  • Attendez que le liquide devienne clair (entre une semaine et un mois)
  • Refiltrez avec un filtre à café
  • Mettez en bouteilles préalablement ébouillantées et fermez.
  • Laissez vieillir au moins un an (si vous y arrivez  ;-). Plus il aura vieilli meilleur il sera.

 

CAPRES DE PISSENLIT

Le pissenlit ce mal aimé. Pauvre pissenlit dont ni le nom (qui provient des propriétés diurétiques de la plante), ni ses grandes feuilles dentelées (dents de lion), ni même sa fleur jaune soleil ne trouvent grâce à nos yeux. Qui fera un bouquet de pissenlit?

Et pourtant, malgré notre mépris, augmenté lorsqu’il s’agit d’ôter une à une chaque racine longue et épaisse de notre jardin, le pissenlit est notre ami et nous offre tout de lui:  feuilles, fleurs, racines.

Que nous aimions son goût si particulier ou pas, nous connaissons tous la salade de pissenlit:

http://www.jecuisinesauvage.fr/2018/01/14/salade-de-pissenlit-aux-lardons-et-oeufs-mollets/

Moins connue, la racine de pissenlit grillées se mange aussi:

http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/12/04/racines-de-pissenlit-grillees/

Les fleurs servent à faire une gelée sympathique qui ressemble à du miel:

GELÉE DE PISSENLIT (cramaillotte ou Bissangel-Honig)

Voici aujourd’hui une autre utilisation, printanière celle-ci: les « câpres  » de pissenlit.

En effet, en ce moment, les fleurs de pissenlit poussent et sont arrivées à des des stades divers: certaines sont déjà en fleurs quand d’autres sont encore en bouton, bien lovées au creux des jeunes feuilles.

Lorsqu’on regarde bien, il y a souvent d’ailleurs plusieurs boutons dans chaque plant.

 

 

 

 

Ingrédients:

  • boutons floraux
  • vinaigre de cidre

Préparation:

  • Cueillez des boutons floraux de pissenlit non éclos, en volume légèrement supérieur à celui des pots que vous comptez remplir.
  •  Débarrassez les boutons de leurs « tiges » (le « scape » pour être très précis) et de leurs « barbules » pour ne garder qu’un bouton bien net.
  •  Ébouillantez à l’eau chaude les pots de verre pour les stériliser et faire chauffer le vinaigre de cidre.
  •  Rincez les boutons sous l’eau froide et bien les égoutter.
  •  Placez les boutons dans le pot et les recouvrir du vinaigre chaud jusqu’à ras-bord. Fermez.
  •  Conservez une semaine au moins avant de consommer (se conserve plusieurs mois).
  • Recommandations : pour varier le goût et les plaisirs mais aussi soigner la présentation, ajoutez des grains de poivre, feuilles d’origan ou de laurier, une branchette de thym ou des baies de genévrier. Des boutons de pâquerette (Bellis perennis) ou d’ail des ours (Allium ursinum) peuvent aussi rejoindre la préparation.

SALADE MELANGEE D’HIVER

On imagine à tort que, l’automne bien avancé puis l’hiver venus, rien ne peut se cueillir et qu’une salade est une hérésie. D’autant que la période de Noël commence un peu partout (films à la télévision, décorations en ville et dans les magasins). Moi même pour conjurer le froid et la pluie, j’allume du feu, des bougies, je suis impatiente de faire mon sapin, et on pense plutôt « soupe » que « salade ».

Eh bien on a tort.

En effet, non seulement certaines plantes résistent fort bien au froid, mais mieux même, elles se consomment en hiver, lorsque les feuilles sont à nouveau jeunes, que le gel les a ramollies, parce que la nature fort bien faite refuse de mourir et repousse au moindre rayon de soleil. Bien sûr à condition qu’il n’y ait pas de neige (mais la neige les protégera et l’on pourra les cueillir dès la fonte.)

Ce matin, après 15 jours de gris et de pluie, un soleil timide a décidé de se montrer. J’en ai donc profité pour faire le tour du jardin avec mon  panier afin de cueillir de quoi me faire une petite salade de mauvaises herbes. La pluie de la nuit a rendu le sol souple et permis un arrachage facile.

Vous n’avez pas de jardin? Qu’à cela ne tienne, ces feuilles poussent n’importe où y compris chez vos amis qui ont un jardin et qui seront sans doute très heureux de vous voir débarquer pour enlever des mauvaises herbes!! 🙂

Voici ma petite récolte en un quart d’heure (je n’ai pas tout pris, je n’avais besoin de salade que pour moi).

 

 

J’ai cueilli:

du pissenlit qu’on ne présente plus (excellent pour les troubles biliaires et digestifs en général)

  • de la lampsane qu’on ne récolte que d’octobre à mai lorsqu’elle est en rosette (laxative, antidiabétique et diurétique); ses feuilles se prés
    entent sous forme de rosette, et on peut les comparer à des arrêtes de poissons dont la plus grande terminale serait la  tête. En été elle produit des fleurs jaunes.
  • de la cardamine hérissée, qui s’est invitée dans mon jardin depuis quelques années et qui a tout colonisé car, lorsqu’elle est en fruit, il suffit de l’effleurer pour que ceux ci explosent et envoient les graines à tout vent…Elle aussi ne se récolte qu’en hiver et au printemps, lorsqu’elle est encore en fleurs. Facilitatrice de la digestion, pleine de vitamine A et C, son goût rappelle celui du cresson. Elle se présente sous forme de petits bouquets de toutes petites feuilles rondes de 10 cm de haute environ, avec une fleur blanche dressée en leur centre.
  • des fleurs de pâquerette, qui repousse vaillamment même l’hiver, pour donner un allure de fête à ma salade (mais aussi parce qu’elle est tonifiante et dépurative en usage interne).

J’aurais pu ajouter le lierre terrestre mais il me paraissait trop dur.

Voilà donc une salade gratuite, vite prête (n’oubliez pas de rincer vos plantes avec de l’eau viniagrée pour enlever les bactéries).

Le mélange est goûteux, fort sans être amer.

Vous pouvez y ajouter des cerneaux de noix pour adoucir et du vinaigre balsamique (pourquoi pas de l’huile de noix si vous en avez dans vos placards). Pour ma part j’assaisonne mes salades simplement à l’huile d’olive!

GELÉE DE PISSENLIT (cramaillotte ou Bissangel-Honig)

Vous souvenez vous quand vous souffliez les aigrettes de pissenlit au visage de vos copains ? C’était drôle non ?

Aujourd’hui, plutôt que les bouffer par la racine, j’ai décidé d’en cueillir les fleurs pour faire de la gelée.

Les champs sont encore pleins de ces fleurs jaunes (les feuilles ne sont plus assez tendres pour les salades, on en reparlera l’an prochain). Pour les cueillir, il n’y a qu’à se baisser. Evitez cependant le bord des routes, et des voies ferrées, et, de façon générale, les sols pollués si vous connaissez l’endroit.

Pour un (petit) pot il vous faut  (à multiplier par le nombre de pots que vous souhaitez réaliser, n’en faites pas trop, la gelée ne se conserve pas très longtemps):

  • 20 Grammes de fleurs de pissenlit (environ 2 grosses poignées)
  • 25 cl d’eau
  • 1 demi citron
  • 5 grammes d’agar-agar
  • 5 cl de sirop d’agave
  1. Commencez par enlever le vert des fleurs pour ne garder que le jaune. La partie verte donne en effet un goût plus amer. C’est un peu fastidieux. Le moyen le plus simple que j’ai trouvé est de saisir la partie verte, de retourner vers le bas les pétales verts de l’extérieur, et de tirer le centre d’un coup, un peu comme pour les artichauts.
  2. Dans une casserole, versez l’eau, ajouter-y les fleurs de pissenlit, le jus de citron, des zestes de citron râpés.
  3. Mélanger puis faites chauffer à feu doux tout en remuant de temps en temps pendant 10 minutes.
  4. Filtrer le mélange dans un chinois, essorer bien le reliquat de fleurs pour qu’il ne reste qu’une pâte sèche de fleurs dans le chinois.
  5. Verser le liquide filtré auquel vous aurez mélangé le sirop d’agave. Laissez à nouveau bouillir 10 mn en remuant de temps en temps.

Versez dans un petit pot. Cette recette a le mérite de se faire rapidement, la samedi pour le dimanche matin par exemple !

Dégustez comme du miel sur des tartines, le matin. Mais aussi avec un fromage plus typé. A tester avec d’autres préparations salées.

Bon appétit !