GELEE DE FLEURS DE COQUELICOTS

C’est la pleine saison des coquelicots qui égayent le bord des routes et les champs de blé de leur belle couleur rouge.

J’ai donc eu envie d’en profiter pour tester quelques recettes.

Mais les pétales de coquelicots ne se lavent pas pour ne pas perdre de leur saveur.

La difficulté est donc, pour moi qui habite en Alsace, c’est à dire jamais bien loin d’un village, d‘en trouver en grande quantité qui ne soient : ni au bord de la route, ni au bord d’un champ plein de pesticides.

Finalement, j’ai trouvé un champ un peu éloigné. Avec un vélo, ça aurait été plus facile.

 

Pour la cueillette :

Sachez que les pétales de coquelicot pèsent l’équivalent du souffle du vent, il en faut donc beaucoup, beaucoup (faites la cueillette en famille ou congelez-les au fur et à mesure). Pour vous donner une idée, ce qu’il y a sur la table représente un peu plus de 80 g.

Cueillez uniquement les pétales en les pinçant entre deux doigts. Vous éviterez un tri fastidieux et surtout trop de bestioles dans votre cuisine (pucerons sur les tiges notamment).

 

Ingrédients :

  • Pour 50 g de pétales
  • 1l d’eau (20 x le volume de pétales)
  • Sucre avec gélifiant : 80% du poids du liquide pesé (ou sucre normal et      agar agar, 2 sachets pour un litre)
  • ½ citron (c’est le citron qui permet de conserver la couleur rouge à la gelée)

(Ça donne 3 pots de confiture)

 

Préparation :

  • Mettez l’eau à laquelle vous avez ajouté le citron à bouillir
  • Lorsqu’elle bout, ajoutez les pétales de coquelicot et remuez pour qu’ils soient bien mouillés
  • Eteignez votre plaque et laisser infuser une heure.
  • Filtrez votre préparation et pesez-la.
  • Ajouter votre sucre pour confiture et suivez les indications de préparation (elles varient en fonction de la marque et du type de sucre, ou si vous avez mis de l’agar agar)
  • Portez à ébullition et tournez sans arrêt le temps indiqué.
  • Vérifiez régulièrement si votre gelée a pris en mettant une goutte sur une assiette froide
  • Si la goutte fige, votre gelée est prête à mettre en pots stérilisés.
  • Remplissez vos pots.
  • Retournez aussitôt les pots à l’envers.

FRAISES A LA CREME DE FLEURS DE SUREAU

Avec cette chaleur suffocante et orageuse, comme souvent en Alsace,  j’ai envie de manger frais, bon, tout en limitant l’utilisation de tout appareil chauffant à sa plus simple expression.

La saison des fraises bat son plein, et les sureaux ploient encore sous le poids de leurs fleurs blanches épanouies.

Pourquoi ne pas marier les deux dans un dessert frais et doux ?

Ingrédients :

Pour la crème :

  • 4 dl de lait
  • 6 ombelles de fleurs de sureau
  • 1 zeste de citron non traité
  • 100 g de sucre (ou moins, selon vos goûts)
  • 2 jaunes d’œuf
  • 3 c. à soupe de maïzena
  • 20 cl de crème fraîche
  • fleurs de sureau pour la décoration

 Et 500 g de fraises

Préparation :

  • Laver les fleurs de sureau
  • Secouez-les pour les égoutter et faire tomber les petites bêtes qui se cacheraient à l’intérieur
  • Séparez les fleurs blanches des tiges vertes (le vert donne de l’amertume). Ne garder que les pétales.
  • Portez à ébullition le lait avec les fleurs de sureau et le zeste de citron (humez cette délicate odeur qui embaume la cuisine !). Laissez frémir durant  5 mn puis laissez tiédir et filtrez.
  • Mélangez le lait, le sucre, les jaunes d’œuf et la maïzena dans un bol
  • Versez à nouveau le tout dans la casserole et portez à ébullition à feu doux, en remuant constamment. La crème doit épaissir.
  • Versez de nouveau dans le bol
  • Laisser refroidir à couvert.
  • Avant de servir, mélangez énergiquement. Incorporer la crème fouettée
  • Verser la crème dans des verrines, ajouter des fraises coupées en 4.
  • Décorez de fleurs de sureau.

Régalez vous !

BEIGNET DE FLEURS DE SUREAU

En cette période (fin mai, début juin) les abords des chemins et des routes sont remplis d’arbustes à fleurs blanches : les sureaux noirs (nommés ainsi en raison de la couleur de leurs fruits)

Faciles à reconnaître, ils ont environ 3 m de haut, (voire plus pour les plus vieux) et leurs fleurs sont ouvertes en ombelles blanches.

Leurs fleurs se dégustent en beignets, sucrés ou salés à votre guise. Leurs fruits noirs serviront à faire de la gelée.

Ingrédients :

  • Une dizaine de fleurs de sureau + 3 ombelles
  • 200 g de farine
  • 2 œufs
  • 2 verres de lait
  • 1 pincée de sel
  • 1 càc d’huile
  • Huile pour friture

Préparation :

Rincez rapidement les fleurs de sureau (ou secouez les simplement si elles ne sont pas polluées pour en faire sortir les hôtes)

Egrenez les 3 ombelles dans un petit saladier, pour ne conserver que les petites fleurs

Faites bouillir le lait et versez le sur les les fleurs égrenées, laisser infuser et refroidir

Filtrez

Mélanger la farine, le lait , les jaunes d’œufs, le sel et l’huile.

Laisser reposer cette pâte pendant ½ heure.

Pendant ce temps battez lesblancs en neige.

Incorporez les blancs dans la pâte légèrement levée.

Cueillir les ombelles de sureau peu de temps avant l’emploi pour qu’elles soient fraiches. Leur garder environ 10 cm de queue. Les rincer à l’eau froide, et les secouer légèrement pour enlever le surplus d’eau.

Faire chauffer l’huile.

Saisir les fleurs par la tige, les plonger dans la pâte puis dans l’huile et les   laisser dorer.

Poser les beignets sur un plat et absorber le surplus d’huile.

Ces beignets peuvent se manger chauds ou froids, sucrés ou salés à votre goût (personnellement je les trouve meilleurs avec du sucre !)

CAKE AUX ORTIES

Vous êtes invités ou vous invitez des amis, et vous cherchez un apéritif qui change du traditionnel cake au jambon ? Etonnez vos amis avec un cake aux orties !

Les orties, auxquelles nous nous sommes tous frottés un jour, parfois bien malgré nous, et qui nous laissent de cuisants souvenirs, sont pourtant nos amies.

Elles poussent à profusion et ne demandent qu’à être cueillies.

Personnellement je les utilise aussi comme engrais et antiparasite pour mes plants de tomates (je ne fais pas de purin, mais je coupe des feuilles que je mets au fond du trou de plantation avant d’y mettre mes pieds de tomates).

L’ortie se cuisine de plusieurs façons, en voici une sympathique pour un apéritif ou un soir, accompagné d’une salade verte.

Ingrédients :

  • 100g d’orties (environ un saladier de jeunes pousses, de préférence le haut de la tige)
  • 3 œufs
  • 150g de farine
  • 1 sachet de levure chimique
  • 120 ml de lait
  • 1 petit poivron rouge (ou des poivrons à l’huile si vous n’avez pas le temps)
  • 100 de gruyère râpé (ou de comté si vous souhaitez un goût plus prononcé)
  • Sel, poivre, muscade

 

Préparation :

  • Oter les feuilles les plus tendres des orties (attention ça pique).
  • Coupez-les grossièrement avec des ciseaux
  • Couper le poivron en deux et épépinez-le.
  • Faites-le griller au four, jusqu’à ce que la peau devienne noire et cloque
  • Lorsque la peau est prête à être enlevée, mettez les poivrons 5 mn dans une boite hermétique
  • Pendant ce temps, mélanger farine, œufs et levure.
  • Incorporez le lait tiédi
  • Enlever la peau des poivrons et couper les en lamelles épaisses
  • Ajouter les orties et les poivrons au mélange œufs/farine
  • Ajouter sel, poivre et noix de muscade
  • Beurrez un moule à cake
  • Faites cuire environ 45 mn à four moyen (th 6/7 ou 180°)

 

L’ortie, lorsqu’elle est tendre, a un goût très doux qu’il faut relever (sans le masquer) avec d’autres ingrédients.

APÉRITIF À L’ASPÉRULE (Vin de mai ou Bowle à l’aspérule)

Le Vin de mai est un apéritif d’une saveur inimitable, qui a rythmé mes mois de mai autrefois. Il se boit tel quel ou parfume le champagne et le vin blanc.

Il est réalisé à partir d’une petite plante au moment de sa floraison : l’aspérule odorante (et non pas foudroyante comme a dit un de mes enfants un jour). Elle pousse en lisière de forêt, à partir de 300m d’altitude, mais on peut aussi tenter de la replanter dans un jardin si toutes les conditions sont réunies (terre légère et humide).

L’aspérule est très facile à reconnaître, avec ses feuilles en couronne.

Ramassez là de préférence lorsque les fleurs sont jeunes, et ne l’arrachez pas, elle risque de ne pas repousser. Coupez le haut de la tige avec les fleurs à l’aide de ciseaux ou d’un petit sécateur si vous en avez un.

Vin de mai :

1 poignée  d’aspérules odorantes (fleurs, feuilles, tiges)
1 litre de vin blanc
100 g de sucre.

Mélanger le vin, les aspérules et le sucre. Laisser infuser 30 jours. Filtrer.

 

Si comme moi, vous ne pouvez pas attendre 30 jours pour profiter de votre cueillette, vous pouvez faire du Bowle à l’aspérule :

Il vous faut :
1 litre de vin blanc
1 grosse poignée d’aspérules (jeunes)
100 g de sucre
1/8 de litre d’eau.

Faites bouillir l’aspérule quelques minutes dans l’eau. Verser le vin et laisser frémir encre quelques minutes.
Filtrer et ajouter le sucre. Remuer jusqu’à dissolution
Laisser refroidir.

 

GELÉE DE PISSENLIT (cramaillotte ou Bissangel-Honig)

Vous souvenez vous quand vous souffliez les aigrettes de pissenlit au visage de vos copains ? C’était drôle non ?

Aujourd’hui, plutôt que les bouffer par la racine, j’ai décidé d’en cueillir les fleurs pour faire de la gelée.

Les champs sont encore pleins de ces fleurs jaunes (les feuilles ne sont plus assez tendres pour les salades, on en reparlera l’an prochain). Pour les cueillir, il n’y a qu’à se baisser. Evitez cependant le bord des routes, et des voies ferrées, et, de façon générale, les sols pollués si vous connaissez l’endroit.

Pour un (petit) pot il vous faut  (à multiplier par le nombre de pots que vous souhaitez réaliser, n’en faites pas trop, la gelée ne se conserve pas très longtemps):

  • 20 Grammes de fleurs de pissenlit (environ 2 grosses poignées)
  • 25 cl d’eau
  • 1 demi citron
  • 5 grammes d’agar-agar
  • 5 cl de sirop d’agave
  1. Commencez par enlever le vert des fleurs pour ne garder que le jaune. La partie verte donne en effet un goût plus amer. C’est un peu fastidieux. Le moyen le plus simple que j’ai trouvé est de saisir la partie verte, de retourner vers le bas les pétales verts de l’extérieur, et de tirer le centre d’un coup, un peu comme pour les artichauts.
  2. Dans une casserole, versez l’eau, ajouter-y les fleurs de pissenlit, le jus de citron, des zestes de citron râpés.
  3. Mélanger puis faites chauffer à feu doux tout en remuant de temps en temps pendant 10 minutes.
  4. Filtrer le mélange dans un chinois, essorer bien le reliquat de fleurs pour qu’il ne reste qu’une pâte sèche de fleurs dans le chinois.
  5. Verser le liquide filtré auquel vous aurez mélangé le sirop d’agave. Laissez à nouveau bouillir 10 mn en remuant de temps en temps.

Versez dans un petit pot. Cette recette a le mérite de se faire rapidement, la samedi pour le dimanche matin par exemple !

Dégustez comme du miel sur des tartines, le matin. Mais aussi avec un fromage plus typé. A tester avec d’autres préparations salées.

Bon appétit !