PROMENADE DOMINICALE AU SEIN DE LA VILLE et TROUVAILLES COMESTIBLES

J’ai passé ce week-end en ville,  à Strasbourg, juste à côté de l’Ill, et non loin d’une piste cyclable qui s’enfonce dans la verdure. Un week-end chargé qui ne m’a pas permis de cuisiner.

Mais ce matin, j’ai eu envie de faire un tour. J’avais besoin de m’aérer et de vérifier ce que je vous ai déjà dit: il ne faut pas aller loin pour trouver des herbes à manger. Et la pollution? nous la respirons de toute façon, nous la mangeons avec les pesticides, il suffit donc de rincer avec plusieurs eaux vinaigrées et de cuire nos plantes sauvages (et quand même de s’éloigner du bord du chemin si possible). Mais là n’est pas le sujet aujourd’hui. Je voulais vous montrer qu’en une petite heure de temps de promenade lente (avec ma béquille puisque pour l’instant je suis toujours légèrement handicapée), on peut trouver de quoi se sustenter. Il faut marcher le nez au ras des feuilles. Juste prendre le temps de regarder. Faire corps avec la nature. Oublier tout ce qu’on nous a dit sur les « mauvaises herbes ». En une heure, j’aurais pu ramasser de quoi faire soupe, cake, et salade, ou dessert, apéritif (pas mal de choses que je vous ai déjà proposé). Voici ma petite promenade.

Le long  de l’eau, en ce froid dimanche d’automne, sans soleil mais avec les dernières feuilles qui illuminent le paysage.

J’ai tout d’abord vu des orties. Fraîchement repoussées, elles sont utilisables en pesto, en cake, en soupe.

Continuons notre balade, avec des muriers, puis de jolies couleurs.

Voilà ensuite du lamier pourpre (potages, lasagnes, tourtes), et encore d’autres jolis feuillages.

Puis du lierre terrestre (gateaux, cocktail…)

 

 

 

 

Et du cynorhodon (qui va être peut-être un tout petit peu difficile à cueillir 🙂 (confiture, purée)

Encore une rencontre….

Oh des pâquerettes à ajouter aux salades pour faire joli (et manger)!

Celle là je ne la connais pas, si quelqu’un peut m’aider?

 

D’autres rencontres….

D’autres beaux arbres, de la bourrache, de l’achillée millefeuille.. il y avait aussi du plantain et des pissenlits…et puis les coprins chevelus que j’avais repéré l’autre jour étaient tondus…

Voilà. Une balade d’une heure dans la partie verte de la ville et j’avais de quoi cuisiner.

Pourquoi pas vous?

MOULES AU PESTO D’ORTIES

Un pesto d’orties ? Quelle hérésie! Il n’est de vrai pesto que l’italien avec basilic.

Oui mais si on sait que le mot pesto est le participe passé de pesta: « écraser, battre », et de la même racine que le mot « pilon », en référence à la manière d’écraser les herbes au pilon pour en faire du… pesto, finalement on peut faire du pesto d’à peu près n’importe quoi. (cf le pesto de plantain que je vous ai déjà proposé).

Donc aujourd’hui j’ai eu envie de faire du pesto  d’orties.

C’est le moment de cueillir les orties qui repoussent. Tondues, ou pas, grâce au beau temps et à la pluie, de nombreux jeunes plants ont repoussé dans les champs, friches et jardins. Les feuilles sont tendres, pas amères. Elles peuvent se cuisiner à nouveau. Je vous ai déjà proposé un cake aux orties, et la traditionnelle soupe. Varions un peu les plaisirs.

Je l’ai mélangé avec des moules, pour changer des traditionnelles moules marinières. Et franchement c’est bon.

J’adore les moules- frites et mes hommes aussi. J’en fait plus souvent depuis qu’on trouve des moules nettoyées dans les magasins. Nettoyer et gratter une à une 3 ou 4 kgs de moules était une corvée dont je me passe volontiers. Cela me prenait presque une heure.

J’ai déjà testé d’autres sauces sur mes moules frites, et j’étais tentée par ce pesto. C’est une réussite!

Je commence à savoir cueillir mes orties sans problèmes avec les gants caoutchoutés qui vont bien (on en trouve dans toutes les grandes surfaces pour presque rien). Faites néanmoins attention à vos bras.

Pour le pesto:

Ingrédients:

  • 100 g d’orties
  • 25 g de pignon (ou de noisettes ou de noix selon les ingrédients de votre placard et vos goûts)
  • 4 gousses d’ail (vous pouvez diminuer la quantité)
  • 50 g de parmesan
  • 10 cl d’huile d’olive
  • Sel, poivre

Préparation:

  • Lavez les orties à l’eau vinaigrée dans deux ou trois eaux en fonction du lieu de cueillette (souillé ou non)
  • Détachez les feuilles et arrachez en des petits bouts à la main (le goût est meilleur lorsqu’on ne coupe pas ou qu’on ne mixe pas, d’après les chefs)
  • Broyez tous les ingrédients au pilon (ou mixez-les si vous n’avez pas de pilon, ce qui est mon cas)
  • Attention le pesto d’ortie s’oxyde rapidement et noircit. Couvrez-le d’une fine couche d’huile d’olive pour le conserver

Moules:

  • Nettoyez et grattez vos moules
  • Faites les ouvrir couvercle fermé dans une grand cocotte avec le pesto
  • Remuez de temps en temps.
  • Elles sont cuites quand elles sont toutes ouvertes.

 

Servez en ajoutant un peu de parmesan râpé.

Bon appétit!

 

 

REPAS D’ANNIVERSAIRE ET POIRES POCHEES A LA CONFITURE DE CYNORHODON(EGLANTINE) ET A LA CRÈME DE CHATAIGNES

Hier, c’était le jour de l’anniversaire de mon compagnon. Nous n’avions pas prévu de le fêter ce jour-là (les cadeaux, tout ça, sont prévus à un autre moment), mais comme nous sommes des gros gourmands et de bons mangeurs, nous sautons toujours sur l’occasion de nous faire plaisir. Le plaisir gustatif est important.

Ouvrir une bouteille avec des bulles s’imposait. Et je me suis dit que je pourrais faire un repas « spécial plantes sauvages ». Oui, on peut faire un repas de fête avec des plantes sauvages. Vous allez voir.

Tout d’abord, le timing: je disposais d’une après-midi pour cueillir et préparer. Il fallait donc des plantes connues, disponibles en abondance et poussant non loin de chez moi. Et une amie m’avait apporté des châtaignes.

Ensuite, le goût: j’ai l’habitude de cuisiner des recettes en test lors des fêtes, c’est ma marque de fabrique, autant pour étonner mes convives que moi. Le résultat est parfois… étonnant, et ça fait rire tout le monde. Là, je voulais préparer un plat que j’avais déjà goûté (mes hommes sont d’accord pour manger des plantes sauvages à condition que ce ne soit pas trop différent de la cuisine habituelle).  Mais il fallait tout de même une nouveauté. Ça a été le dessert.

J’ai donc commencé par un apéritif assez copieux: http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/09/10/petits-croissants-au-fromage-et-a-lachille-millefeuille/

Puis j’ai embrayé sur un risotto au plantain auquel j’avais ajouté quelques Saint Jacques pour l’aspect festif: http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/06/30/risotto-au-plantain/

J’ai ensuite proposé une tomme aux fleurs de printemps (délicieux)

et j’ai terminé par un délice doux et de saison : des poires pochées. Mais accompagnées de douceurs.

Pour les poires pochées pour 4 personnes:

Ingrédients:

  • 3 càs de confiture de cynorhodon (voir la recette http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/09/24/puree-et-confiture-de-cynorhodon-eglantine-sauvage/)
  • 50 cl d’eau (à ajuster en fonction de votre contenant pour la cuisson et de la taille de vos poires)
  • 4 poires
  • 20 cl de crème fraîche
  • Le jus d’un citron

Préparation:

  • Versez dans une casserole 2 càs de confiture, l’eau et le jus de citron. Mélangez
  • Pelez les poires, disposez les debout dans le jus (je les ai couchées et retournées à mi-cuisson)
  • Faites cuire à feu doux 5 à 10 mn. Les poires doivent rester fermes
  • Réservez les poires.
  • Laissez réduire le jus jusqu’à ce qu’il reste 10 cl
  • Remettez les poires dans ce sirop
  • Laissez refroidir.
  • Avant de servir, fouettez la crème fraîche et mélangez avec une càs de confiture.

 

Pour la crème de châtaignes:

Le plus long consiste à décortiquer les chataignes.

Ingrédients:

  • 1 kg de châtaignes crues (elles donnent 600 g sans leur écorce)
  •  sucre vanille  et sucre à votre goût
  • 20 cl de lait

Préparation:

  • Incisez les châtaignes sur tout leur pourtour
  • Couvrez les d’eau froide et faites bouillir quelques minutes.
  • Sortez les de l’eau petit à petit pour ôter l’écorce et la peau plus tendre qui donne son amertume. Attention aux doigts ça brûle.
  • Faites cuire les châtaignes pelées dans l’eau quelques minutes. Elles sont cuites quand elles s’écrasent facilement.
  • (Vous pouvez sauter cette étape en achetant des châtaignes surgelées ou en boite)
  • Ecrasez les châtaignes dans un presse purée (je n’en n’avais pas je l’ai fait à la fourchette).
  • Ajoutez un peu de lait pour l’onctuosité, du sucre à votre convenance,  mixez pour obtenir une purée. (J’ai mixé au mixeur plongeant, et il restait des petits morceaux, mais tout le monde s’est régalé).
  • Vous pouvez ajouter cette purée à votre chantilly déjà faite, ou laisser en l’état pour que ce soit plus léger, ce que j’ai fait.

Pour servir:

  • Servez les poires dans un récipient individuel. Nappez avec le sirop réduit. Accompagnez de crème fouettée à la confiture et de crème de châtaigne.

Une tuerie, pas d’autre mot!

Bon appétit! Tchin!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CAKE AUX POIRES, ROQUEFORT ET NOIX

Classique ou original? Connu ou totalement inconnu?

C’est la question que je me pose à chaque recette. Vais-je leur apprendre une nouvelle plante? Auront-il le temps, la possibilité matérielle et l’envie d’aller l’identifier, la cueillir et la préparer? Auront-il envie de goûter de nouvelles saveurs ou préfèrent-ils quelque chose de plus classique et simple?

J’ai lu des choses sur les glands de chênes (si si ça se mange), mais peut-être avons nous encore le temps de les ramasser plus tard dans la saison, pour un plat consistant d’hiver. J’ai lu aussi quelque chose sur les racines de pissenlit (joli clin d’œil n’est ce pas?), mais la terre est trop sèche pour les déterrer facilement.

Alors, tout simplement, je vais encore une fois vous proposer une recette avec des noix.  Pourquoi? Parce que dimanche il faisait si beau et doux que je n’ai pas pu rester couchée même malade, et même avec une hanche bousillée, et que j’ai eu envie d’aller longer le canal à côté de chez moi, au soleil, pas longtemps. Je sais que le long de ce chemin de halage bucolique se trouvent des arbres fruitiers, qui ont peut être été plantés un jour mais qui, laissés à l’abandon, produisent des pommes et des poires en petites quantités. Je sais aussi y trouver des noyers. Parce que, je le répète, les noix sont des fruits sauvages (oui, comme les myrtilles, les mûres, les framboises, les fraises , il en existe aussi des variétés plantées). Je cherchais aussi d’autres plantes comme la berce.

Les gelées d’avril ont fait des ravages. Aucune pomme ni poire sur les quelques arbres fruitiers ni au sol, et les noyers ne sont pas mieux logés. Voici notre récolte en une petite heure sous 4 ou 5 noyers.  Les noix sont encore dans leur coque, j’ai laissé sécher tout ça avant de commencer à les nettoyer.

Qu’à cela ne tienne, ça me suffit pour faire mon cake. Comme souvent, c’est la préparation des plantes sauvages qui prend le plus de temps dans la recette: casser les noix. Le reste va tout seul. Et comme souvent, ma recette peut se réaliser avec des ingrédients du commerce (bande de veinards! )

J’aime beaucoup le mélange poire et bleu. Je l’utilise dans des salades, ou dans d’autres entrées. Ce cake salé / sucré se servira avec bonheur pour un apéritif original

Ingrédients: (pour un grand cake ou pour quelques mini cakes qui feront toujours leur petit effet)

  • 3 oeufs
  • 180 g de farine
  • 1 sachet de levure chimique (poudre à pâte)
  • 10 cl de lait
  • 8 cl d’huile neutre ou d’huile de noix
  • 2 poires (ou 3 petites)
  • 150 g de roquefort
  • 100 g de cerneaux de noix
  • 100 g de gruyère râpé
  • sel, poivre

Préparation:

  • Dans un saladier, battez les oeufs avec la farine et la levure.
  • Incorporez le lait et l’huile.
  • Ajoutez une pincée de sel.
  • Pelez et coupez les poires en cubes.
  • Coupez le roquefort en petits morceaux.
  • Concassez légèrement les noix.
  • Ajoutez poire, roquefort, noix et gruyère à la préparation. Salez et poivrez.
  • Versez le mélange dans un moule à cake légèrement huilé (ou dans des petits moules en silicone)
  • Enfournez 50 min dans le four préchauffé à 180°C. (attention pour les minis cakes le temps est diminué à 20 mn)
  • Surveillez la fin de la cuisson en piquant le cake avec la lame d’un couteau : elle doit en ressortir sèche.
  • Laissez refroidir avant de démouler.

Servez tiède avec une salade ou en apéritif.

APPRENDRE A RECONNAITRE LES PLANTES SAUVAGES COMESTIBLES

Bonjour à tous. Non je ne vous ai pas oubliés, mais une pneumonie ou la coqueluche, on ne sait pas encore, m’ont tenue éloignée des sorties et ramassages en tous genres,  des fourneaux et de mon ordinateur pendant une semaine.

Je n’en n’ai pas moins pensé à vous et je me suis commandé (vive internet), deux livres de François Couplan.

Connaissez vous François Couplan? c’est le « pape » de la gastronomie des herbes sauvages. Ethnobotaniste de renom docteur ès sciences d’universités prodigieuses, excusez du peu, il a remis à l’honneur les plantes sauvages que nous avions oubliées, il y a de cela des années, et surtout leur cuisine. En cela il n’a fait que nous reconnecter avec la nature et avec ce que nos ancêtres ont fait pendant des millénaires.

Il a écrit des dizaines d’ouvrages et continue à former, organiser des stages et des sorties, écrire, collaborer avec les chefs comme Marc Veyrat.

C’est donc la base si vous souhaitez vous documenter un peu. Je me suis acheté « plantes comestibles, cueillette et recettes des 4 saisons », joli bouquin avec des fiches par plantes bien détaillées et pratiques à emporter en balade.  Et puis j’ai pris aussi « déguster les plantes sauvages », dont les pages sont organisées autrement mais qui offre de précieux conseils. Si vous vous intéressez aux plantes sauvages et à leur cuisine, je vous recommande d’acheter un de ces livres.

En parcourant ces livres, je me suis rendue compte que le nombre de plantes comestibles (outre les champignons et les fruits et baies déjà connus) est bien plus important que je ne le soupçonnais au départ. François Couplan estime à 1200 le nombre de plantes comestibles en Europe, contre une centaine de légumes utilisés actuellement dans nos cuisines. Ça laisse rêveur. Moi qui aime la nouveauté dans mon assiette, je vais être servie!

Plus je m’y intéresse, plus je découvre et c’est passionnant!

Comme dirait mon compagnon, ce n’est pas avec les herbes qu’on va se nourrir, ça vaut pas une bonne pomme de terre… 🙂 . Certes, mais en condiment, en salade, en soupe, en cake et gâteaux, en confiture, en boissons, il reste encore largement de quoi faire. Et puis, bien sûr, comme je le constate à chaque recette que je partage, les plantes sauvages sont bourrées de nutriments et vitamines en tout genre, et toutes utilisées pour nous soigner en phytothérapie. Et donc, si nous mangions nos médicaments? Point n’est besoin d’être végétarien ou vegan, il suffit d’augmenter la part de mauvaises herbes dans notre alimentation. Quel bonheur de ne plus pester contre les envahissantes herbes de notre jardin mais au contraire de les cueillir avec soin pour les sécher (voir la méthode de séchage dans ma recette de sel aux herbes) et les utiliser fraîches, ou séchées à la mauvaises saison.

Le nombre de plantes sauvages comestibles au mètre carré est étonnant. La semaine dernière je suis allée près de chez moi pour cueillir le serpolet dont j’avais besoin. Juste à côté poussait l’achillée millefeuille, du plantain, et d’autres que je ne connais pas encore. J’ai ramassé une plante qui s’est avérée être du cresson de fontaine. J’y retournerai pour cueillir tout cela au printemps.

Un conseil: Reconnaître les plantes  est bien plus facile lorsqu’elle sont en fleurs. Sauf qu’à ce moment là, généralement, les feuilles sont trop dures et amères pour les déguster en salade. Prenez soin, alors, lors de vos balades, de noter où vous avez trouvé telle ou telle plante pour y retourner au printemps et en cueillir les feuilles tendres sans vous tromper.

Joindre l’utile à l’agréable: Si vous faites partie des promeneurs, pourquoi ne pas vous inscrire à une sortie découverte de plantes sauvages? Il y en a un peu partout en France, en Belgique, en Suisse. C’est prévu pour moi dès que je pourrai marcher. De plus en plus d’associations organisent des balades cueillettes, avec parfois apprentissages de recettes. C’est intéressant et ludique. Vous adorerez, et les enfants aussi.

Voici quelques liens un peu partout:

  • Paris: https://www.lechemindelanature.com/
  • Saint Cloud : http://lespetitesherbes.blogspot.fr/p/sorties-botaniques-adultes.html
  • Baie de somme: https://www.leveilsauvage.fr/plantes-sauvages-comestibles/sorties-plantes-sauvages-comestibles/
  • Isère et environs: https://www.laventureaucoindubois.org/activites/stages.html
  • Beaujolais: http://www.amisguidesbeaujolais.com/balades-florales/les-plantes-sauvages.html
  • Strasbourg : http://alchemille-et-compagnie.blogspot.fr/
  • Nantes : https://www.mapado.com/nantes/cueillette-et-cuisine-des-plantes-sauvages-comestibles
  • Toulouse : ladepeche.fr/article/2017/09/22/2650135-balade-d-identification-des-plantes-sauvages-comestibles.html
  • Namur :http://cuisinesauvage.org/balades-plantes-comestibles/

 

Etc…il suffit de taper « sorties plantes sauvages » et vous trouverez des sorties organisées près de chez vous. Certes, elles vont être moins nombreuses en hiver, quoiqu’il reste encore des plantes à cette époque de l’année, et qu’il est intéressant de le reconnaître.

Bonne découverte!!!

SEL AUX PLANTES SAUVAGES

Je ne sais pas vous, mais pendant des années je n’ai pas fait très attention à ce que je mettais dans mes casseroles.

Enfin si: j’essaye de manger correctement c’est à dire varié, pas en trop grande quantité, sans trop de gras ou de sucre. Nous ne sommes pas épais mes enfants et moi (enfin, en ce qui me concerne, ce n’est plus tout à fait vrai ;-), c’est donc que ça fonctionne à peu près. Non, je veux parler de la qualité ou de la composition des ingrédients que j’utilise. 

Par exemple, lorsque je cuisine des plats mijotés, en général le week-end, je mets des bouillons cubes ou des bouquets garnis en cubes. (Le reste du temps je cuisine à l’eau, et j’assaisonne au sel).

Je n’aime pas les vrais bouquets garnis, qui sombrent en petits morceaux désagréables dans mon plat (et qui d’ailleurs prennent de la place dans mes placards et sont chers) et que mes fils recrachent d’un aire dégoûté (thym en branche et laurier).

Et puis il y a environ deux ans, j’ai vu un reportage sur le glutamate. Cette 7e saveur des japonais, exhausteur de goût largement utilisé dans les plats tous préparés et dans mes cubes, a notamment pour effet d’augmenter l’appétit…Grossirait-on sans s’en rendre compte? Cette découverte m’a fichu la trouille et m’a obligée à lire de plus près les étiquettes. Je savais déjà qu’il y avait du sucre presque partout, mais ça en plus, c’était trop.

J’ai cherché des bouillons sans glutamate (pas facile et cher). J’ai cherché des bouquets garnis dans des mousselines, dont j’avais gardé le souvenir lorsque ma mère cuisinait mais je n’en n’ai pas trouvé. Alors j’ai arrêté de mettre des cubes, et j’ai acheté du sel aux herbes pour saler mon assiette.

Mais alors, pourquoi ne pas fabriquer son sel aux herbes soi-même?

Ça fait un bout de temps que j’y pense. La question  était: qu’est ce que je vais mettre comme herbes dedans pour remplacer les herbes aromatiques? Je n’ai pas encore goûté toutes les plantes sauvages et il me fallait trouver un mélange « maison » qui convienne avec mon projet. Je me suis inspirée du sel aux herbes que j’ai à la maison et du contenu d’un bouquet garni pour composer le mien. Mais la palette des possibles est infinie.

J’ai trouvé très peu de textes sur le sel aux herbes sauvages et j’ai donc fait un peu un mix des infos que j’ai pu glaner. A vous d’expérimenter des mélanges.

Le séchage des plantes:

J’avais fait un article sur le séchage des plantes lent. Mais fait, on peut aller bien plus vite ce qui rend le séchage beaucoup plus facile et ludique.

1.J’ai testé au micro-ondes:

  • Lavez les feuilles des plantes que vous souhaitez sécher (avec du vinaigre si ce sont des plantes sauvages).
  • Séchez dans du papier absorbant.
  • Disposez vos feuilles les unes à côté des autres sur le papier et recouvrez d’une autre feuille de papier absorbant.
  • Mettez le tout au micro-ondes et surveillez, ça peut prendre feu (ce qui a été le cas pour moi); 
  • J’avais testé avec des feuilles de céleri branche, elles étaient sèches en 50 secondes (oui vous avez bien lu). A surveiller de très près donc. Mais cette recette permet de faire sécher pas mal de plantes en un temps record.

J’ai testé au four (les photos du haut, avant et après 10 mn à peine):

  • Votre four doit être le plus doux possible (j’avais trouvé un article où il était mentionné 140° mais c’est peut-être encore trop).
  • Disposez vos feuilles (fraîches, saines, lavées et séchées avec du papier absorbant), sur du papier cuisson sur une plaque du four les unes à côté des autres. Elles ne doivent pas se chevaucher.
  • Pour mon serpolet et mon achillée (voir photos) j’ai mis à peine dix minutes. A vérifier pour vos plantes, car l’épaisseur des feuilles fait varier le temps de séchage. Ne mélangez que des feuilles de même épaisseur.

Une fois sèches, les plantes s’effritent très facilement à la main et se réduisent en poudre aisément. En les prenant entre votre pouce et votre index, vous pouvez les « moudre » plus au moins finement selon votre envie.

Le poids: pour les feuilles, le poids final est divisé par 9.

900g de feuilles fraîches donne donc environ 200 g de feuilles séchées. Il faut en tenir compte lors de votre ramassage, en fonction de la quantité de sel dont vous disposez ou que vous souhaitez mélanger.

Le mélange (proportions):

Que voulez vous faire avec votre sel?

Si c’est de la cuisine comme moi , il vous faudra environ 40 g d’herbes pour 60 g de sel. C’est beaucoup mais ça permet de donner du goût à vos préparations.

Si c’est pour saler à table, vous pouvez en mettre moins (celui que j’utilise actuellement contient à peine 5% d’herbes). Dans ce cas, il vous faudra un moulin à sel, ou il faudra le moudre au pilon. Même ainsi il sera trop gros pour une salière.

Conservation:

N’en faites pas trop à la fois, les herbes se conservent bien pendant 6 mois, Au delà, elles perdent leur goût et leur arôme. Maintenant que vous avez vu combien c’est facile , vous pouvez recommencer à l’envi.

Ma composition:

J’ai fait une sorte de bouquet garni:

Serpolet pour remplacer le thym, achillée millefeuille pour remplacer le persil, feuilles de céleri branche, ail des ours (je l’ai acheté car je n’avais pas encore commencé ce blog au printemps lorsqu’il était consommable), et laurier (acheté aussi car je n’ai pas encore trouvé un goût similaire dans les plantes sauvages). Je n’ai rien pesé.

Le sel: vous pouvez prendre du gros sel de Guérande non raffiné, ou, pour un cadeau, du sel de l’Himalaya, beaucoup plus esthétique (trouvé en magasin bio).

Si vous ne savez pas reconnaître les plantes sauvages, comme toujours, vous pouvez faire vos achats en herboristerie, ou en magasin bio.

Mettez vos sels dans des jolis pots récupérés, des pots de bébé, ou dans des pots à confiture, offrez!

Et puis, laissez courir votre imagination: piment d’Espelette, curcuma, épices en tous genres se marieront avec votre sel et vos plantes aromatiques, sauvages ou non.

Dégustez!!!